Une icône de la Mère de Dieu, dite de Vladimir, peinte et offerte à la Fraternité par un artiste de 86 ans, a été installée sur l’autel de l’oratoire de Auffargis par le père Renaud de la Motte après la célébration de la messe le 16 juin 2020.

Histoire de l’icône de la mère de Dieu, de Vladimir

Le 21 avril 1991, l’icône de la Mère de Dieu, de Vladimir a été intronisée en l’église Notre-Dame de la Consolation à Stains (93). Cette reproduction est l’œuvre d’Amanda qui l’a voulue pour  » habiter  » notre église. L’original est sorti des mains d’un peintre grec inconnu, au début du 12ème siècle. Offerte à un prince russe par le Patriarche de Constantinople, l’icône de la mère de Dieu fut installée en 1155 à Kiev en Ukraine, puis à Vladimir, ville située à 100 kilomètres à l’est de Moscou. Enfin en 1395, on la transporta à Moscou, au Kremlin, dans la cathédrale de l’Assomption. L’icône connut la dégradation du temps et les attaques de soldats pillards qui en arrachèrent successivement le revêtement de métal précieux et de pierreries. Elle fut maintes fois restaurée. Seuls les visages et les mains demeurèrent en relatif bon état. En 1919, les révolutionnaires retirèrent l’icône de la cathédrale pour l’exposer dans la galerie Trétiakow de Moscou où les pèlerins – se mêlant aux touristes – ne cessent de venir la vénérer. Cette icône a été intimement à l’histoire du peuple russe, on l’emmenait sur les champs de batailles et elle était présente au sacre des tsars. Ses reproductions ont pris place dans beaucoup de maisons, au beau coin, c’est-à-dire à l’endroit que découvre tout de suite celui qui entre. L’icône s’est répandue dans le monde entier depuis une quarantaine d’années, devenant un signe œcuménique. Produite dans l’Eglise Orthodoxe, elle est devenue le bien précieux de toute la chrétienté.

BÉNÉDICTION DE LA REPRODUCTION DE L’ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE VLADIMIR

Esprit-Saint, dans les temps anciens, tu as donné l’intelligence de la foi et la tendresse de l’amour à celui qui a fait jaillir d’un morceau de bois, l’icône de la Mère de Dieu. Tu lui as donné de contempler le mystère de Jésus, dans sa passion, sa résurrection et son ascension, le mystère de la maternité divine et le mystère de l’Eglise, corps mystique du Christ. Son œuvre accomplie, Tu inspirais à ton Eglise la prière de sanctification par laquelle Jésus et Marie deviendraient présents, en toute proximité, à tous ceux qui s’approcheraient de cette icône pour la vénérer. Des siècles durant, les fidèles ont plongé leur regard dans celui du Fils et de celui de la Mère, communiant au sentiment profond de l’un et de l’autre, à la compassion de Marie, à la consolation de Jésus. Cette icône première a été reproduite et répandue par toute la terre. Ces reproductions ont été l’œuvre de peintres se soumettant aux règles énoncées par l’Eglise. Aujourd’hui la photographie multiplie encore davantage la représentation de l’icône.

Accorde Seigneur, ta bénédiction à cette sainte image et comble aussi de bénédictions tous ceux qui prierons devant elle.
Jésus, nous te glorifions.
Tu es le visage de l’inaccessible,
Tu as reçu ta chair de Marie, figure de l’ Eglise.
Ton Église, inspirée, a accordé à Marie le titre de « Théotokos  » Mère de Dieu.
Viens, Seigneur, Lumière du monde.
Tu as fais resplendir ta lumière par le visage de Marie.
Illumine aussi le visage de ceux qui t’adorent.

Pour mieux connaitre notre icône 

Elle a été peinte sur un morceau de hêtre, sur une planche évidée et remplie d’une pâte durcie, apte à recevoir les feuilles d’or. Le fond de l’icône, le visage du Christ et son vêtement sont d’or.Des feuilles d’or sont utilisées. L’or est le signe de la divinité. Jésus irradie sa mère de la lumière divine, le visage de Marie et le bord de son vêtement sont d’or. Le vêtement de Marie, le voile de sa condition féminine et de son humilité sont bruns, couleur de terre.Le visage et la taille de Jésus sont ceux d’un enfant, le corps est celui d’un adulte, ce qui signifie qu’il est l’Homme en plénitude, l’humilité sauvée devenue céleste, le corps mystique de l’Eglise. Marie est marquée au front et aux épaules d’étoiles, signes de sa virginité avant, pendant et après. L’auréole est un cercle, signe de la perfection. Celle de Jésus est marquée d’une croix qui veut dire le salut. Le cou de Jésus est gonflé du souffle de l ‘ Esprit qu’il répand sur sa Mère et sur le monde. Jésus et Marie sont joue contre joue : la tendresse. Marie est triste, cela se voit à son regard et à ses traits. Son regard croise celui de Jésus, regard de consolation. Les yeux de Marie expriment la compassion. Ils se portent à l’infini , au-delà de la passion de son Fils, à toutes souffrances humaines. La main droite de Jésus caresse le visage de sa mère, la gauche s’appuie sur le cœur de Marie et la vénération. La main gauche de Marie effleure respectueusement le corps de Jésus et sa droite le présente à notre adoration. Le pied droit de Jésus est bien planté en terre, et c’est le mystère de l’incarnation; son pied gauche est en pointe, et c’est le mystère de l’Ascension. Toute icône doit être nommée. Marie l’est par l’abréviation à gauche de son auréole  » Jésu Christos  » Jésus-Christ.

L’icône cesse d’être un simple objet quand elle est « intronisée », c’est-à-dire sanctifiée par l’Eglise. Elle devient alors une véritable icône, signe de la présence très proche de qui est représenté. Représenté, on le rend « Présent « , on appelle cela la présence  » inhérente « . Celui qui prie devant l’icône devient lui-même membre de l’icône, vis-à-vis présent à la Présence. Il peut se livrer à la contemplation et à l’intercession.

Pourquoi l’Eglise propose-t-elle la vénération des icônes ? (comme elle le fait de la croix ou de l’Évangéliaire). Le décalogue interdisait le culte des images. Mais l’incarnation de Dieu, Dieu prenant figure humaine, a remis en question cet interdit. Les images saintes se sont répandues dès le début du christianisme. Certains protestèrent et saccagèrent  les icônes. Ce furent les iconoclastes. Ceux-ci furent dénoncés par le deuxième Concile Œcuménique de Nicée en 787.