C’est un pèlerinage particulièrement fraternel et revivifiant que nous avons vécu ensemble, et que nous souhaitons partager avec nos frères et sœurs qui n’ont pu être des nôtres !

Une lumière offerte à la Miséricorde ….

Moi David, le nouveau venu

Depuis des années, j’entends parler d’une fraternité « Le Bon Larron ». En détention, certains détenus en parlent, mais sans trop insister. Moi au début, je ne me pose pas de question, puis quand je change d’établissement, je perds mes amis, mes repères, mes habitudes ; le seul ami que j’ai c’est Jésus, alors, comme si cela devait se faire, j’entends parler de nouveau du Bon Larron, mais qui sont-ils exactement ? Des illuminés, des personnes en mal de bonnes actions, ou de véritables croyants ? Je dois le découvrir, alors je demande une correspondance à Auffargis, et, pourquoi pas, un jour, une visite.
Quelques temps plus tard, je reçois une lettre d’un certain Éric  : tiens, qui c’est ? Et il me dit faire parti de la Fraternité du Bon Larron, enfin je vais avoir des réponses à mes questions.

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Aujourd’hui, après avoir eu deux amis pendant des années, Notre Seigneur Jésus Christ et Éric du bon larron, qui m’aime comme un frère, même si par moment je lui casse les pieds. Alors que je suis libre, j’ai plus que jamais besoin de soutien, même si je suis autonome, l’amour que je reçois me transporte et cela me fait peur.
J’ai donc commencé à connaître La Fraternité du Bon Larron en détention, moi alors que tout le monde me rejette, qui n’ai jamais connu vraiment l’amour, voilà qu’un homme me dit que quelqu’un m’aime, je ne comprends pas, je suis dérouté, aujourd’hui nous sommes plus que des amis, nous sommes des frères devant Dieu. Pour comprendre le véritable engagement de ces croyants hors norme, parce que tendre la main à ceux que la société a rejeté, c’est quelque chose d’extraordinaire, il faut aller au week-end de pèlerinage du Bon Larron, ces hommes et ces femmes de toute la France viennent, se rejoignent pour prier pour les détenus, pour les reclus de la Société, pour ceux que personnes n’aime. Eux ils sont là, et ils ne font pas que prier. Ils soutiennent ces reclus dans leur quotidien, ce moment passé entre prière, chapelet, méditation et moments de convivialité est une expérience unique, un moment de partage, d’amour et de rire aussi. Comment vous décrire par les mots ce que je ressens. si vous voulez un jour comprendre, venez à ce pèlerinage, parce qu’il n’y a pas de plus beaux moments dans une vie que de ressentir le véritable amour pour la première fois, surtout quand on a jamais vraiment su ce que c’était.
Lorsque que j’arrive à la première étape, à la Trappe de Soligny, je n’ai même pas un morceau de pain sur moi. Il y a quelques années, après l’enseignement du Frère Trappiste, je me serais retiré discrètement, pour aller me cacher avec ma honte. Non, eux, ils m’apportent même à manger à ma place. Je suis gêné, mais petit à petit ma honte s’envole pour faire place à la joie d’être entouré, soutenu, aimé. Ce tourbillon d’amour que je ressens, me donne le tournis. Depuis que j’ai connu ces gens formidables qui non-seulement prient, mais correspondent et rendent visite aux détenus, je me suis ouvert. Dieu m’éclaire de sa lumière. Aujourd’hui si je suis là pour vous en parler c’est grâce au soutien de tous ces inconnus que j’apprends à connaître. Chacun est là pour vous dire même avec un simple regard, je t’aime. Personne n’est parfait, sauf Dieu bien sûr, mais ce que font ces hommes et ces femmes de tous âges et de toutes conditions est le geste le plus beau qui soit : rendre l’humanité à des gens qui n’en ont plus, donner de l’amour à ceux qui n’ont en jamais eu. Frères et sœurs, que Dieu vous bénisse !

La prière par le Frère Guy, moine trappiste à Soligny de Montligeon

Je suis à la Trappe de Soligny depuis 15 ans, après avoir été prêtre dans le diocèse de Créteil (vicaire, curé). En 1983, mon évêque m’a demandé de rejoindre une équipe de prêtres ouvriers. Mon travail : aider des chômeurs à constituer des dossiers. En 2001, devant prendre ma retraite professionnelle, j’ai demandé à mon évêque un temps de réflexion durant lequel j’ai continué le catéchuménat et mes visites dans le cadre de l’aumônerie de Fresnes. A la fin de l’année, je lui ai dit que j’allais entrer à l’abbaye de la Trappe de Soligny. Durant tout le temps où j’étais en paroisse, j’étais visiteur à Fleury Mérogis et à Fresnes. Les dernières années, à la demande de l’aumônerie, j’ai été célébrer l’eucharistie à Fresnes. Il est très important, en cette année de la miséricorde, de porter une attention particulière à la visite aux détenus. Ils ont certes fait des « conneries », mais ce sont aussi des êtres humains, qui ont besoin de continuer à vivre, à voir des gens qui leur font confiance, à reconstruire leur vie. Même ceux qui sont hors de la prison font des erreurs dans leur vie. Il faut régulièrement se reprendre et repartir.

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Dans la vie chrétienne se pose toujours la question de la prière. On ne voit pas Dieu, il ne répond jamais… Il y a toujours des moments où on se demande si cela sert à quelque chose de continuer à prier. C’est une question que je me pose souvent, même aujourd’hui, dans ma situation de moine. J’ai donc fait une petite étude dans l’Evangile. Pour moi, la seule justification de la prière, c’est de savoir que Jésus est venu, il priait, alors qu’il est fils de Dieu, en relation permanente avec le Père. II avait besoin de prier. Cela signifie que si les hommes veulent vraiment être des fils de Dieu, il est  nécessaire qu’ils prient. Personnellement, c’est la foi qui m’incite à prier et rien d’autre.
La prière de Jésus, c’est l’ouverture vers le Ciel, vers le monde de Dieu. Pour  s’ouvrir au monde de Dieu, il faut prier. En Luc 3, 21-22 « Avec tout le peuple qui recevait le baptême, Jésus aussi se fit baptiser. Comme il priait, le Ciel s’ouvrit et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme visible, comme une colombe. Et du ciel vint une voix : « Tu es mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Jésus poursuit en Luc 10, 21-22 : « Je proclamerai tes grandeurs, Père, Seigneur du ciel et de la terre, car tu as caché ces choses aux sages comme aux intelligents et tu les as révélées aux tout-petits. Oui Père, c’est cela qui t’a paru bon ! Tout m’a été remis par mon Père et personne ne sait qui est le Fils, si ce n’est le Père ; ni le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »


Pour reconnaître les signes de Dieu et afin de pouvoir participer à la louange envers son Père — et notre Père — Jésus a eu besoin de se faire tout petit, tourné vers son Père et tourné totalement vers ses frères en humanité, de manière à être totalement décentré de sa propre personne. En fait, pour un prisonnier, le rôle de la prière est de se décentrer de lui-même, de redécouvrir qu’il n’est pas le centre du monde, que le centre du monde, c’est Dieu qui l’aime, qui l’appelle, qui l’accompagne tous les jours de sa vie. Jésus nous révèle aussi à chacun la véritable connaissance du Père dans la mesure où nous sommes tournés vers lui dans la confiance la plus totale.


Un autre jour, en Luc 9, 18 « Jésus était allé à l’écart pour prier ».  Puis il interrogea ses disciples : « Qui suis-je d après les foules? » Ils répondirent : « Pour certains, tu es Jean-Baptiste, pour d’autres Élie, pour d’autres encore un des anciens prophètes ressuscité. » Il leur demanda : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Pierre répondit : « Le Messie –l’Envoyé — de Dieu ! » Jésus leur fit un avertissement et leur commanda de ne le dire à personne, car, leur disait-il : « le Fils de l’Homme doit souffrir beaucoup et être rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les maîtres de la Loi. Il sera mis à mort et, le troisième jour, il ressuscitera. » La prière fait partie des habitudes de Jésus et on le retrouve souvent, à l’écart, en train de prier. Avant les moments importants de sa vie, Jésus éprouve le besoin de se retirer dans la prière.
En Luc 6, 12-13  « En ces jours-là Jésus partit prier dans la montagne et il passa la nuit à prier Dieu. Puis, quand vint le jour, il appela ses disciples et il en choisit douze à qui il donna le nom d’apôtres ». Dans les actes importants de sa vie, Jésus éprouve le besoin de se retirer dans la prière. Avant de choisir ses disciples, il a passé la nuit à prier le Père.


Toujours dans l’Evangile selon St Luc, en 9, 28-29 « Huit jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage changea d’aspect et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. » La transfiguration est donc vécue dans ce contexte de prière où Jésus est en communion profonde avec son Père.   Puis, 11, 1 « Jésus était un jour quelque part en train de prier. Quand il eut fini, un de ses disciples lui dit : « Seigneur, apprends-nous à prier » et c’est là que Jésus leur apprend la seule prière qu’il nous ait laissé : « Notre Père… ».
Jésus ne nous a pas appris d’autre prière que celle-là. Néanmoins, il nous a dit de rendre grâce pour les belles choses qui se produisent dans la vie de tous ceux qui nous entourent.


Toujours dans l’Evangile selon St Luc, en 9, 28-29 « Huit jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage changea d’aspect et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. » La transfiguration est donc vécue dans ce contexte de prière où Jésus est en communion profonde avec son Père.   Puis, 11, 1 « Jésus était un jour quelque part en train de prier. Quand il eut fini, un de ses disciples lui dit : « Seigneur, apprends-nous à prier » et c’est là que Jésus leur apprend la seule prière qu’il nous ait laissé : « Notre Père… ». Jésus ne nous a pas appris d’autre prière que celle-là. Néanmoins, il nous a dit de rendre grâce pour les belles choses qui se produisent dans la vie de tous ceux qui nous entourent.
Au moment de la Passion, Jésus a aussi éprouvé le besoin de prier. Il avait emmené les disciples au Jardin des oliviers. Il a laissé les disciples dormir. Comme quoi, lorsqu’on s’endort  pendant la prière, il ne faut pas s’affoler. En Lc 22, 31-32, Jésus dit aussi: « Simon, Simon, voici, Satan vous a demandé à vous cribler comme le blé. Mais j’ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille point. Toi donc, quand tu seras converti, affermis tes frères ». Luc rapporte  alors quelques paroles Lc 22, 41-44 « S’étant éloigné à la distance d’un jet de pierre, et fléchissant les genoux, il fait cette prière : « Père, si tu le veux, fais passer cette coupe loin de moi. Cependant, que ce ne soit pas ce que je veux mais ce que tu veux ». C’est alors que du ciel un ange lui apparaît, qui le réconforte. Jésus est entré en agonie et il prie plus intensément ; sa sueur se change en gouttes de sang qui tombent à terre. » Dans son angoisse, Jésus se tourne vers le Père pour qu’il lui donne la force d’aimer et de tenir jusqu’au bout. Ce n’est pas uniquement dans les bons moments qu’il faut penser à prier, mais aussi dans les moments difficiles parce qu’on a bien besoin du secours de l’Esprit pour nous aider à les traverser.


En Lc 23, 34, alors qu’il est mis en croix, sa dernière prière « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. ». Enfin, en Luc 23, 43-45, lorsque l’un des deux malfaiteurs lui dit : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui répondit : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » puis Jésus cria d’une voix forte : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » On voit que, pour Jésus, la prière est l’expression renouvelée de sa confiance en son Père qui lui montre comment il va pouvoir aimer un peu plus, un peu mieux tous les jours et jusqu’au bout.  Dans notre vie, la prière a essentiellement ce rôle là: demander la force de l’Esprit de Jésus que nous avons reçu au baptême pour qu’il vienne nous donner la force de vivre tous les passages que nous avons à vivre, en le remerciant par des louanges pour les passages très heureux et en appelant son Esprit pour qu’il nous aide à vivre les moments difficiles.
A nous maintenant de prendre du temps pour prendre conscience de nos liens à Dieu depuis notre baptême, de nous mettre en communion avec cet Esprit qui nous habite et que trop souvent on n’écoute pas, comme s’il n’était pas présent. La prière, c’est un moment où on s’efforce à redécouvrir qu’il est là.

Mère Marie-Aimée, Fondatrice et prieure de la  Communauté de la Nouvelle Alliance nous invite à un nouveau regard sur Zachée  Lc19 – 10 10

Nous sommes sur la route, à la dernière étape avant Jérusalem. Et là, un homme, Zachée,  va devenir prophète à travers l’expérience qu’il fera de la miséricorde du Christ. Merci, Zachée, d’avoir permis au Seigneur de prononcer ces paroles : « il est venu sauver ceux qui étaient perdus». Dans cet évangile, nous allons être témoin de la transformation d’un homme grâce à la rencontre avec la Miséricorde.
Zachée arrive. Il est le chef des collecteurs d’impôts. Il est riche. Mais, dans son cœur, il y a une insatisfaction fondamentale. St Augustin disait : « tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ››.  Zachée aspirait à cela. Il cherchait à voir Jésus car il voulait le voir, au sens de le connaître, profondément. ll avait entendu parler des miracles de Jésus, de sa façon de consoler…
Pourquoi n’arrivait-il pas à le voir ? A cause de la foule et de sa petite taille.

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Zachée arrive. Il est le chef des collecteurs d’impôts. Il est riche. Mais, dans son cœur, il y a une insatisfaction fondamentale. St Augustin disait : « tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ››.  Zachée aspirait à cela. Il cherchait à voir Jésus car il voulait le voir, au sens de le connaître, profondément. ll avait entendu parler des miracles de Jésus, de sa façon de consoler…
Pourquoi n’arrivait-il pas à le voir ? A cause de la foule et de sa petite taille.
La foule : monde bavard, bombardé d’images, de paroles, du matin au soir ! Le bruit de la foule est au fond de chacun de nous. Cela nous empêche de rencontrer le Seigneur. Etablir notre cœur un grand silence est indispensable pour rencontrer le Christ, pour pouvoir dialoguer avec Lui.
Sa petite taille : pourtant grand socialement, riche… Zachée était spirituellement petit. Il nous faut être tout petit, humble. Dieu ne peut transformer celui qui n’est pas humble, le modeler par la grâce divine, le sanctifier. L’élan dans le cœur de Zachée, était l’impulsion de l’Esprit Saint. Alors il courut en avant, et monta au sycomore.
Nous aussi, nous pouvons repérer les endroits où Jésus va passer et Le rencontrer : notre cœur, notre famille, notre paroisse, sa Parole, l’Eucharistie, les pauvres. Quel est mon sycomore ? Où dois-je monter pour rencontrer Jésus ? Le sycomore par excellence, c’est la Vierge Marie. Elle nous donne Jésus et nous conduit à Jésus. Si nous nous mettons à notre tour dans ses bras de mère, elle nous élèvera et nous mettra en présence de son Fils Jésus. Il y a aussi d’autres sycomores : la lectio, les sacrements…
Une fois monté dans son arbre, que fait Zachée ? Il attend… parce que le Seigneur va passer. Nous sommes là dans une attitude fondamentale. Il faut attendre… comme l’Eglise attend dans la prière.
Et quand Jésus arriva à cet endroit, levant les yeux, il dit à Zachée : « Descend vite, il me faut demeurer chez toi ! » C’est le Seigneur qui a l’initiative. Il lève les yeux vers lui, et l’appelle par son nom. Nous lisons en Isaïe 43 : « Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ! ›› Cette parole est aussi pour chacun d’entre nous : la tendresse de Dieu ! Comprenons que, dans notre vie, c’est toujours Jésus qui a l’initiative ! La vie spirituelle consiste à nous laisser rejoindre par le Christ et l’attitude de Zachée nous montre la voie.
Regardons maintenant Jésus. Zachée est au-dessus de lui. C’est par en-dessous que Jésus vient nous rencontrer. Il est descendu au plus bas de l’humanité pour nous élever à la plus sublime gloire de Dieu. Jésus appelle Zachée avec amour, espérance, confiance, hâte. Il court après le cœur de Zachée pour le combler. Et Zachée doit descendre pour se mettre au niveau du cœur de Jésus. « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». Il nous faut descendre de tous nos orgueils, de toutes nos suffisances pour nous mettre au niveau de Jésus. Il me faut, c’était un devoir d’amour, un devoir de miséricorde.
« Vite, il descendit et l’accueillit tout joyeux. » Accueil total. Zachée a partagé non seulement son pain, mais son cœur et cela l`a radicalement changé. Lorsque, avec Jésus, le salut entre dans un cœur, on assiste à une véritable transformation. Le pape François, parlant de la Miséricorde, dit : « nous avons aujourd’hui besoin, comme de l’oxygène, de cet amour gratuit qui renouvelle la vie. ››
Je voudrais attirer votre attention sur le flot continu de nos pensées qui peuvent faire obstacle à ce torrent de grâces. En particulier les pensées d`inquiétude : une crise financière, la perte d’un travail, les difficultés relationnelles, l’amour blessé, et nous voilà en pleine tempête, nous nous inquiétons, et semons le trouble autour de nous. Jésus lui, en cet épisode de Zachée, vient nous inviter à le recevoir chez nous, dans notre cœur, tout simplement : le simple fait qu’il soit avec nous peut complètement changer les choses. Saint Pierre nous dit : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis puisqu`il s`occupe de vous ! ›› (1P 5,7). Le pape François insiste : « A la miséricorde de Dieu, rien n`est impossible! Même les nœuds les plus emmêlés se dénouent avec sa grâce. Nous pourrions nous demander : quels nœuds y a-t-il dans ma vie ? Est-ce que je demande à Marie de m’aider à avoir confiance en la Miséricorde de Dieu pour changer ? ›› J’ai été très touchée de lire la vie d’un prêtre Italien, contemporain de Padre Pio, Don Dolindo, qui avait reçu du Seigneur une petite phrase de confiance qu’il devait publier dans le monde entier: « O Jésus, je m’abandonne à toi ! C’est à toi d’y penser ! ››…

C’est une très belle invocation qui nous met dans la situation du tout petit qui cesse de raisonner, qui fait confiance, et qui reçoit ainsi la tendresse de Dieu.
Telle n’était pas l’attitude des contemporains de Zachée : « tous murmuraient et disaient : il est allé loger chez un homme pécheur ››  Mais Zachée, dans sa joie de recevoir la miséricorde, s’ouvre au partage : si j`ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus ! Il s`agit ici du vécu du pardon. Le pardon refusé aveugle et tue, le pardon accepté illumine et vivifie. Toute la vie du Christ s’inscrit sous le signe du pardon. « Pour nous les hommes et pour notre salut ›› proclamons-nous chaque dimanche dans le Credo. Dom André Louf raconte que, vivant en ermite, saint Jérôme entend un jour Jésus lui dire du haut de la croix : « Jérôme, qu’as-tu à me donner ? Jérôme énumère à Jésus tous ses efforts. A chaque fois Jésus lui dit : « Jérôme, as-tu quelque chose de plus à me donner ? ›› A la fin, Jérôme murmure « Seigneur, je t`ai tout donné, il ne me reste plus rien ! »…Alors Jésus répond une ultime fois: « Si, Jérôme, tu as oublié quelque chose : donne-moi encore tes péchés, afin que je puisse les pardonner ! Jésus a soif de nous pardonner. L’un des derniers actes de Jésus en croix est de pardonner, et l’un des premiers actes du Christ ressuscité est de rendre ses disciples eux aussi capables de pardonner. Le pardon est un chemin spirituel, un don de Dieu qui nous permet de remettre les dettes de nos agresseurs.
Le pape François, parlant de la miséricorde, a dit récemment : « L’homme a soif de miséricorde… C’est si important, devant la crainte, aujourd’hui diffuse, qu`il ne soit pas possible d’être pardonné, réhabilité et racheté de ses propres fragilités…Mais cela demande que nous aussi nous pardonnions à nos débiteurs, aux frères et sœurs qui nous ont offensés : on reçoit le pardon de Dieu pour le partager avec les autres. Le pardon est certainement le plus grand don que nous puissions faire, parce qu’il est celui qui coûte le plus, mais en même temps celui qui nous rend le plus semblables à Dieu. ››
Ce qui caractérise l’amour de Dieu, c’est qu’il ne se laisse jamais vaincre par quelque mal que ce soit : il est recréateur. A notre tour, nous pouvons ouvrir envers les autres des chemins de confiance. Comme l’écrit Michel Hubaut : « pardonner, c’est dire à autrui tu existes,  tu es plus que ta faute, ou même que ton crime ! ›› A notre tour, entrons dans la confiance de Zachée !

Père Dominique Delamarre, conseiller spirituel de la fraternité

PRIEZ  POUR   NOUS  A   C………

…à Compostelle entendons-nous fréquemment sur le chemin de St Jacques ; par cette phrase, les  gens quiencouragent, hébergent, abreuvent, nourrissent les pèlerins (faisant ainsi œuvre de miséricorde) comptent sur l’intercession de ceux qui marchent vers un lieu de grâces.  Mais cette recommandation peut s’appliquer aussi à d’autres lieux de pèlerinage, tel Chartres !
C’est ce que nous avons vécu le six Novembre dernier par  une double démarche jubilaire, sous l’égide de Notre-Dame. D’abord à Montligeon, sanctuaire tout entier dédié à la prière pour les défunts (surtout en Novembre) où la chapelle du Bon Larron nous incite à penser à tous ceux de nos amis qui, dans l’année écoulée, sont passés de cette vie à l’autre.

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Puis à Chartres où, avant nous, tant de pèlerins célèbres ou anonymes sont venus implorer le Vierge Marie avec confiance. Dans la cathédrale, le parcours jalonné de 17 stations nous a permis de méditer sur plusieurs aspects de la Miséricorde. Retenons en particulier celles évoquant Ste Thérèse de Lisieux, Ste Faustine,  Mère Teresa,  St Nicolas, St Julien l’Hospitalier, St Martin : hommes et femmes qui ont témoigné de la miséricorde divine par une charité exemplaire. N’oublions pas les panneaux basés sur des épisodes évangéliques : le Bon Samaritain, l’aveugle-né, la femme adultère, le fils prodigue ; autant d’invitations à devenir miséricordieux comme le Père.
Bien que n’étant pas venus pédibus (à pieds, à l’instar de Charles Péguy) mais en bus, nous portions sur nos cœurs (grâce aux étiquettes)  les noms de nos « fratribus absentibus » (frères absents, d’après l’expression chère aux moines bénédictins). En pensant à tous ceux qui ne pouvaient (parce que détenus ou empêchés par des problèmes de santé, etc…) pérégriner en notre compagnie, nous pratiquions l’œuvre de miséricorde (la dernière de la liste des 14) qui consiste à prier pour les vivants et pour les morts. Occasion propice pour  « plonger » dans la communion des saints = dans l’échange des biens spirituels avec les âmes déjà entrées dans la gloire (au Ciel) et avec celles en cours de purification (au Purgatoire). Conscients de ne former qu’une seule famille,  l’Eglise, poursuivons notre marche vers la Béatitude avec joie et enthousiasme ; les portes saintes ont été refermées mais celles de nos cœurs demeurent ouvertes au flot de la Miséricorde Divine !