Et après tout cela ?… Magnificat !
Je ne t’ai pas encore parlé de ces petits bonheurs de ma vie : marié quinze ans, deux enfants (des garçons) et trois petits-enfants (deux filles et un garçon), malheureusement je ne les vois plus, mais je suis heureux d’avoir une descendance, et les rares souvenirs que j’ai d’eux tous me suffisent, sans m’en sentir indigne, pour les aimer très fort.
Mes deux fils n’ont manqué de rien, sauf d’un père à la maison. J’ai essayé pourtant de me comporter comme un papa et un grand-papa avenant, mais n’ayant pas eu de modèle parental positif j’ai dû inventer « mon affection éducatrice » et je me suis trouvé souvent « imbuvable » malgré le savoir acquis par mon métier d’éducateur.
J’ai aussi rencontré les frères de la communauté de la Trinité et des captifs (les pères trinitaires) glorificateurs du Dieu unique et Trine et rédempteurs. Ce double charisme me pousse vers les captivités modernes: drogue, alcool, prison, psychiatrie, solitude, pauvreté, chômage, mensonges… Enfin, toutes les misères de ce monde me font entendre l’appel de Dieu à être du côté de ces nouveaux pauvres pour témoigner et écouter, annoncer la parole du Seigneur et trouver de nouvelles parades pour ne pas les laisser s’enfermer dans ces enfers où le vide intérieur engonce et déchire l’âme et fait souffrir mon Dieu.
J’ai eu la chance, après avoir lu la parole « console, console mon peuple », d’avoir entendu cette parole « console, console mon Dieu ». Je prie donc pour les âmes qui sont les plus éloignées de Lui ; cette mission exige un temps de prière souvent prolongé dans le silence de la nuit devant mon coin « oratoire » ou nous nous rencontrons au quotidien : je l’avise, il m’avise. La Sainte Vierge Marie, à qui je me suis consacré, sous le vocable de Mère du Bon Remède, me fait goûter ses paroles ineffables et m’est une lumière et un guide vers son Seigneur. Je n’ai ni journaux, ni radio, ni télévision, ni Smartphone, ni musique, ni internet, mais mes Bons Amis du ciel et de la terre m’informent et m’avisent…
Cher Ami,
Ayant écrit ces quelques pages,
Je te dédicace ces lignes graves
Pour toi qui as l’âme d’un sage,
Et aussi pour toi mon ami le sauvage.
Bienheureux les cœurs purs
Car ils verront Dieu.
Bienheureux les fêlés
Car ils laissent passer la lumière.
Les mystiques, les voyants scrutent la parole de vie
Et rendent intelligible le mystère de la gloire de Dieu, effleurant l’insondable.
Ces bienheureux ne différent de leurs semblables que par leur quête permanente de l’union parfaite au divin créateur.
Les fêlés laissent apparaître la lumière des grands feux qui brûlent .leur âme torturée.
Parfois, les hurlements qui jaillissent sous leur plume, presque étouffés par notre vacarme, parviennent jusqu’aux bienveillants généreux qui, alors, crient au génie.