La maison d’arrêt de Dijon compte environ 320 hommes et 40 femmes. Elle est surpeuplée comme c’est le cas pour bon nombre de prisons en France.
Les parloirs fonctionnent les lundis, mercredis, samedis. Ils durent 30 minutes et il faut compter 30 minutes supplémentaires pour les déplacements et les contrôles…Les familles peuvent venir de très loin, mais le temps de visite reste le même !
L’association dijonnaise « Accueil Magenta »
L’accueil des familles de la maison d’arrêt de Dijon est une association de bénévoles sans caractère confessionnel ni politique. Nous sommes 30 participants, hommes femmes, ayant pour la plupart exercé des métiers à caractère éducatif, social, médical (surtout des retraités)
Comment se passe l’accueil des familles ?
C’est le lieu d’attente avant l’appel pour le parloir. Nous sommes 3 accueillants par demi-journée.
Nous sommes là pour apporter une attention personnalisée, nous accueillons « dignement et confidentiellement » souligne notre charte : sourire, écoute, silence, renseignements souhaités, jeux et parfois garde des enfants qui ne peuvent aller au parloir.
Nous offrons : thé, café, gâteaux. Au cours d’une demi-journée nous accueillons pas loin de 60,à 70 adultes ainsi qu’une quinzaine d’enfants.
Etre accueillant ne s’improvise pas ; après un entretien, il est demandé à chacun environ 6 mois d’expérience avant d’être agréé par l’association.
Nous accueillons avec « notre cœur ». Que de » Mères, femmes, hommes « courages » ! De jeunes mamans, bien fragiles, se sentant toujours menacées mais venant quand même. Des enfants pardonnant après la révolte !
Sans les demander, certaines confidences nous sont faites et nous habitent au retour (et pour moi dans la prière).
Le témoignage personnel de sœur Aleth, accueillante
J’écoute les paroles de Jésus, je le vois sur le chemin.
Je me retrouve bien dans l’Évangile, j’écoute les paroles de Jésus, je le vois sur le chemin, il regarde chacun : petits, pécheurs, son regard plein d’amour transformait les personnes… Et si à travers nous, il continuait sa mission de fils du père miséricordieux ?
Je le crois, certaines personnes nous accompagnent de leur prière : l’association du bon larron, des personnes malades, des jeunes aussi, à l’occasion de Noël, écrivent des messages encourageants, ils sont transmis aux personnes détenues, par l’aumônier.
Je vais à l’accueil chaque mercredi après-midi.
J’ai la responsabilité de l’organisation du planning de présence des accueillants pour le mois, ce qui me permet aussi d’avoir un contact assez régulier avec chacun.
Il est important d’avoir des liens fraternels entre nous, personne n’est épargné sur le plan des soucis de santé ou familiaux. Le partage des joies compte aussi.
Il nous est proposé des journées de formation pour mieux aider les personnes accueillies.
Je termine par le « merci » d’une personne, venue voir un membre de sa famille incarcéré à la maison d’arrêt, ce merci résume tout à fait ce que les accueillants souhaitent vivre et ce que personnellement, je crois vivre.
« Merci pour la fraternité chaleureuse que vous nous apportez à nous, qui venons à la prison » (billet reçu de M )
Soeur Aleth de la congrégation St Joseph de Cluny à Chamblanc
Le témoignage des proches est privilégié sur l’article consacré à la Petite Maison de Tours