LA NUIT
C’est la nuit comme tous les soirs,
Sur ma couche je broie du noir.
Qui connait mon histoire
Et sait pourquoi je ne peux plus croire ?
Dans la nuit du désespoir,
Je suis un détenu dans un dortoir.
Pour pleurer il me reste un mouchoir ;
Je le serre fort comme pour en tirer à boire.
Agrippé au lit de ce mouroir,
J’ai accumulé tant de déboires,
J’ai parcouru tant de couloirs…
Qui peut venir me voir
Demain au parloir ?
***
TOI
Toi qui sait ce que c’est de marcher
Plus de quatre cents mètres en ligne droite,
Sans un grand mur pour t’arrêter,
Pense à celui qui tourne dans une boite
De quatre mètres de côté.