Présentation et commentaire des principales interventions du pape François sur les personnes détenues, par le père Manuel Rivero O.P., aumônier de la prison de Domenjod – Saint-Denis/La Réunion. (Zenith 5-5-2020)

Un investissement exceptionnel

Rarement dans l’histoire de l’Église, un pape s’est autant investi dans l’évangélisation des personnes détenues comme le fait le pape François. Il se rend dans les prisons de Rome, d’Italie, du Mexique et du Chili. Il aime les rencontrer, hommes et femmes, pour les écouter, leur apporter la Parole de Dieu, défendre leur dignité sacrée et leurs droits, leur laver les pieds, partager leur repas[1], leur ouvrir un chemin d’espérance : « ‘Courage’. Ce mot vient du cœur. Courage, parce que vous êtes dans le cœur de Dieu, vous êtes précieux à ses yeux, et même si vous vous sentez perdus et indignes, ne perdez pas courage. (…) Ne vous laissez jamais emprisonner dans la cellule sombre d’un cœur sans espérance, ne cédez pas à la résignation. Dieu est plus grand que tout problème, et il vous attend pour vous aimer. Mettez-vous devant le Crucifix, sous le regard de Jésus »[2].

La croix

La croix et le chapelet sont très demandés par les personnes détenues. Prier devant le Crucifix leur donne d’entrer dans le cœur de Jésus qui manifeste l’amour du Père pour l’humanité, jusqu’au supplice de la croix et la mort. Le chapelet comporte une croix, avec laquelle commence et finit la méditation des mystères du Rosaire. Le pape François prêche le mystère de la croix de Jésus. La croix dit l’amour libérateur de Dieu. La croix exprime l’amour de Dieu, sans domination ni calcul. En prison, comme à l’extérieur des murs, la libération de l’homme passe par l’amour et le pardon qui représente un don par-dessus tout : par-don : « L’amour vrai est la vraie liberté. Il rend libre, même en prison si l’on est faible et limité »[3]. L’ego rend prisonnier, prisonnier de soi-même. Le pape aime citer dans ses enseignements le théologien allemand Romano Guardini (†1968), pour qui la libération de l’homme passe par « l’ancrage sur quelqu’un de plus grand que lui-même ». Pour y parvenir, l’homme doit s’appuyer sur Dieu, pour vaincre le mal par le bien, à l’exemple de Jésus en croix.

En traversant la porte des prisons, il avoue se demander : « Pourquoi eux et pas moi ? »[4] Il aurait pu se retrouver en prison, mais la miséricorde de Dieu l’en a libéré et il ne se considère pas meilleur que ceux qui sont en prison : « Nous faisons tous des erreurs dans la vie et nous sommes tous pécheurs »[5]. Sa devise épiscopale à Buenos Aires : « Miserando atque aligendo »[6] (ayant pitié de lui, il le choisit) qui trouve son origine dans la vocation de Matthieu, le publicain, manifeste l’expérience de la miséricorde de Dieu par le pape François. Il raconte sa confession le 21 septembre 1953 au père Carlos Duarte Ibarra : « Je me suis senti accueilli par la miséricorde de Dieu en me confessant à lui ». La honte lui apparaît à la suite des enseignements de saint Ignace de Loyola, une grâce à demander à Dieu, car elle fait passer le pécheur de la culpabilité, qui enferme, au pardon qui libère.

Amour de Dieu pour les personnes détenues

Dans la prison San Vittore de Milan, le pape avait déclaré aux détenus le 25 mars 2017 : « Le Seigneur aime autant vous que moi, le même Jésus est en vous et en moi[7]. (…) Je me sens chez moi parmi vous » (…) Vous êtes le cœur de Jésus blessé ».

Le pape recommande aux chrétiens de pratiquer des œuvres de miséricorde en allant visiter les détenus, en rappelant l’importance des gestes comme le sourire, la poignée de main … Ces petites attentions peuvent illuminer les visages des personnes détenues sur lesquels coulent souvent beaucoup de larmes : « Combien de larmes ai-je vu couler sur les joues de prisonniers qui n’avaient peut-être jamais pleuré de leur vie ; et ceci, seulement parce qu’ils se sont sentis accueillis et aimés[8] ».

Le pape invite les chrétiens à ne pas juger les détenus. Qui connaît les souffrances et le cœur de l’homme ? Il est juste de punir ceux qui ont commis des crimes, mais le plus important pour les croyants est de ne pas « se laver les mains trop facilement affirmant qu’ils se sont trompés. Un chrétien est plutôt appelé à les prendre en charge, pour que celui qui s’est trompé comprenne le mal commis et rentre en lui-même. (…) Que personne, donc, ne pointe le doigt contre quelqu’un [9] ».

Le pape François parle en mystique qui a goûté la douceur du Christ Jésus : « Dieu ne force pas la porte, il demande la permission d’entrer[10] ». C’est Jésus qui prend l’initiative de rencontrer l’humanité : « La vie de Jésus, surtout dans les trois dernières années de son ministère public, a été une rencontre incessante avec les personnes[11]. »

Proche des détenus

L’ambiance des prisons n’a rien de réjouissant. Tout au contraire, les personnes détenues en parlent comme d’un lieu sans vie, un parfum de mort, une sorte de cimetière, sans liberté, oppressant, stressant. Pourtant le pape François déclare se sentir à l’aise dans les bâtiments des prisons. Il se dit proche de ceux qui y sont incarcérés et de ceux qui y travaillent. Il est resté fidèle aux liens créés avec des détenus d’une prison de Buenos Aires auxquels il téléphone, le dimanche, tous les quinze jours[12].

En rentrant en prison, la personne perd la liberté mais non sa dignité : « La prison est le lieu de la peine dans la double signification de punition et de souffrance, et elle nécessite beaucoup d’attention et d’humanité. C’est un lieu où tous, Police pénitentiaire, chapelains, éducateurs et bénévoles, sont appelés à la difficile tâche de soigner les blessures, de ceux qui, à cause des erreurs qu’ils ont commises, se retrouvent privés de leur liberté personnelle. Il est connu qu’une bonne collaboration entre les différents services dans la prison permet une action d’un grand soutien pour la rééducation des détenus. (…) Personne ne peut condamner l’autre pour les erreurs qu’il a commises, et encore moins infliger des souffrances en offensant la dignité humaine. Les prisons ont besoin d’être toujours plus humanisées. (…) Pour la société, les détenus sont des individus qui dérangent. Ils sont un rebut, un poids. C’est douloureux, mais l’inconscient collectif nous conduit là. (…) Mais l’expérience montre que la prison, avec l’aide du personnel pénitentiaire peut devenir un lieu de rachat, de résurrection et de changement de vie : et tout ceci est possible à travers des parcours de foi, de travail et de formation professionnelle[13] ».

Le pape connaît la puissance des mots : « Soyez des personnes détenues : le substantif doit passer toujours avant l’adjectif, la dignité humaine doit toujours précéder et éclairer les mesures de détention[14] ».

Visiter les prisonniers

Le pape, successeur de saint Pierre qui a subi la prison à Rome, oriente l’Église vers les prisons pour mettre en pratique l’enseignement de Jésus qui s’identifie aux personnes détenues : « J’étais en prison et vous êtes venus me voir » (Mt 25,36). Il rappelle cet événement pour sensibiliser les chrétiens au monde de la prison : « Et n’oublions pas que Jésus et les apôtres ont fait l’expérience de la prison. (…) Et saint Pierre et saint Paul aussi ont été en prison (cf. Ac 12,5 ; Ph 1, 12-17). Dimanche dernier, qui était le dimanche du Jubilé des détenus, dans l’après-midi, est venu me trouver un groupe de détenus de Padoue. Je leur ai demandé ce qu’ils allaient faire le lendemain, avant de rentrer à Padoue. Ils m’ont dit : « Nous irons à la prison Mamertine pour partager l’expérience de saint Paul ». C’est beau, entendre cela m’a fait du bien. Ces détenus voulaient trouver Paul prisonnier. La page des Actes des apôtres où est racontée la prison de Paul est émouvante : il se sentait seul et désirait que quelques-uns de ses amis lui rendent visite (cf. 2 Tm 4, 9-15). Il se sentait seul parce que la grande majorité l’avait laissé seul … le grand Paul[15] ».

Confucius (†479 av. J.-C), le grand philosophe chinois, pensait que l’empereur ressemblait à l’étoile polaire qui ne bouge pas, et pourtant tout le monde agit par rapport à elle. Ce penseur humaniste exigeait des responsables politiques la vertu car ils sont regardés et imités par le peuple ; d’où l’importance de leur exemple.

Le pape François oriente l’Église vers la miséricorde envers les personnes détenues par son exemple. Il ne peut pas exercer un ministère d’aumônier de prison, mais il suscite l’évangélisation des prisons par sa parole, ses visites et ses gestes prophétiques et symboliques.

Le pape pousse l’Église à « sortir vers les périphéries ». Les chrétiens sont souvent interpellés : « D’où parles-tu ? » Le souverain pontife qui réside au Vatican tient à parler dans les prisons et depuis les prisons, entouré de ses frères et de ses sœurs détenus.

En prison, les hommes et les femmes privés de liberté redoutent l’oubli de leurs proches et de la société qui les a condamnés. Le pape agit en avocat qui défend la dignité inaliénable des personnes en détention. À l’image des avocats, non seulement il plaide en faveur des détenus mais il prend la parole en leur nom. Ils ne peuvent pas crier leurs souffrances dans les moyens de communication sociale ni dénoncer des abus de pouvoir. Le pape le fait pour eux et en leur nom, au nom de Jésus-Christ. À l’occasion de l’Année de la Miséricorde, le pape avait demandé un geste de clémence pour les détenus au cours de l’Angélus du 6 novembre 2016, place Saint-Pierre[16].

Dieu accomplit des merveilles

Dans ses prises de parole, le pape prêche la dignité sacrée des personnes détenues et l’amour de Dieu à leur égard : « Ne perdez pas courage (…) vous êtes importants pour Dieu qui veut accomplir des merveilles en vous[17] ».

En prison, comme à l’extérieur des murs, l’homme risque de devenir prisonnier de lui-même, esclave de ses passions, victime de ses propres mensonges. En prison, comme à l’extérieur des murs, l’homme peut faire l’expérience de la liberté, de l’amour et du bonheur.

Le père Lataste (1832-1869)[18], dominicain, apôtre des prisons, a découvert les merveilles de Dieu dans le cœur des femmes détenues dans la prison de Cadillac (Gironde), à la suite de sa prédication de la miséricorde du Christ et à une nuit d’adoration: « J’ai vu des merveilles ! J’ai vu des merveilles !  Ah ! Ce que j’ai vu ? J’ai vu cette prison, objet de tristesse et d’effroi pour les hommes, transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ! Je l’ai vu, grand Dieu, ce Dieu de toute gloire et de toute pureté (…) passer toute la nuit comme un Père, comme un ami, au milieu de pauvres femmes et de pauvres filles que la société dédaigne et dont les hommes ne veulent pas. (…) Il a lavé leurs souillures, il a pansé leurs plaies, il a guéri leur lèpre, il leur a rendu leur antique beauté, leur antique innocence ; il s’est fait prisonnier au milieu des prisonnières pour les guérir, les consoler et les aimer. Oh ! Merveille ! Merveille ! » (Sermon 202). Moments de fulguration qui illumineront à jamais sa mission.

Il avait été envoyé par ses supérieurs dominicains pour prêcher aux femmes de la prison de force de Cadillac, près de Bordeaux, dans le sud de la France, il s’y était rendu, le cœur serré, avec « la pensée que ce serait sans doute inutile. »

En voyant ces femmes plongées dans des conditions misérables dans une prison sordide, son premier mouvement avait été de reculer. Mais le père Lataste s’était repris pour dire : « Mes chères sœurs ».

Mais ces femmes au visage fermé s’ouvrirent à la grâce, se relevant « à l’image des fleurs qui se relèvent fraîches après la pluie ».

Sainte Catherine de Sienne (†1380), la grande mystique dominicaine, avait contemplé les merveilles de Dieu dans l’oraison. Le père Lataste a perçu les merveilles de Dieu dans le cœur des femmes détenues qui adoraient le Saint-Sacrement au point d’en devenir rayonnantes.

Conversion culturelle

Évêque de Rome, le pape a pour mission de conduire son diocèse et l’Église catholique dans l’esprit de l’Évangile. Annoncer Jésus-Christ, sanctifier par les sacrements et gouverner le Peuple de Dieu constituent les trois missions des évêques. Les moyens financiers restent bien limités par rapport aux besoins de l’humanité. Mais le pape compte sur la grâce du Christ ressuscité et sur la puissance de la communication qui façonne l’opinion publique, les lois et les pratiques. Il vise la conversion culturelle[19] des mentalités pour passer de la peur et de l’indifférence à la fraternité et à la proximité.

L’étymologie du mot « pontife » (faire des ponts) montre le sens de sa mission. Le pape s’évertue à créer des ponts entre le monde à l’intérieur des prisons et le monde de l’extérieur, car l’humanité est une et l’Église aussi. L’Église qui vit dans les prisons ne fait qu’un seul corps, le Corps du Christ, avec l’Église de l’extérieur. Dans ses prises de parole à Rome comme dans ses voyages apostoliques, le pape relie les hommes libres et ceux qui ont été privés de liberté, les condamnés et ceux qui jouissent de la reconnaissance de tous leurs droits civiques. Le pape bâtit des ponts entre les différentes personnes concernées par la prison : magistrats, employés de l’administration pénitentiaire et des services médicaux et éducatifs, les personnes détenues et leurs familles, les aumôniers et les intervenants bénévoles de l’Église …

Le pape exprime sa proximité envers les détenus en parole et en actes. Il se plaît à partager leur repas lors des visites aux prisons. Il les écoute. Les familles ont aussi accès au pape. Les enfants des détenus sont près de lui. Ah ! Les enfants des parents en prison m’ont toujours impressionné, aussi bien en France métropolitaine, qu’en Haïti et à La Réunion. Comment ne pas être ému devant un enfant qui vous fait part à voix basse de l’emprisonnement de son père ou de sa mère ou des deux ! L’enfant participe à la prison des parents. Il y pense tout le temps.

Chemin de croix du Vendredi saint 2020

Lors du Chemin de croix du Vendredi saint du 10 avril 2020[20], il a été rappelé à l’Église que la famille rentre en prison quand un de ses membres y est condamné. Le pape François rencontre ces enfants des mères en prison ou les familles des détenus quand cela s’avère possible.

En choisissant des membres de la prison de Padoue pour rédiger le Chemin de croix du Vendredi saint 2020, le pape a donné la parole non seulement à l’aumônier et à l’équipe de la pastorale mais aussi aux personnes détenues, aux familles des victimes, aux surveillants, éducateurs, magistrat et à un détenu reconnu innocent après avoir purgé une longue et dure peine de prison… L’aumônier de la prison, le père Marco Pozza, théologien et écrivain, a œuvré avec la journaliste Tatiana Mario pour aboutir à un Chemin de croix riche de quatorze histoires des personnes concernées par la justice : « J’ai choisi la prison dans sa totalité, pour faire en sorte que, cette fois-ci encore, ce soit les plus petits qui nous donnent le rythme. Avec Don Marco Pozza, que vous connaissez bien, nous avons pensé les méditations comme l’œuvre d’un chœur, en unissant les différents visages qui composent le monde des prisons. » (Lettre du pape François à Monsieur le directeur Paolo Possamai. ZENIT, le 10 mars 2020).

Les familles des détenus

L’approche pastorale du pape comprend les familles. Les personnes détenues ont besoin du soutien des familles. En particulier, les mères de famille en prison ont besoin de l’amour des enfants. L’enfant peut apporter un grand réconfort aux parents en détention. Les parents peuvent soutenir leurs enfants depuis la détention. Le pape François aide les familles à grandir dans l’amour et l’espérance. Lors de sa visite à la prison pour femmes, Saint Joaquin à Santiago du Chili, le 16 janvier 2018, le pape a béni les enfants des femmes détenues. Il a exhorté l’assemblée à enlever les étiquettes et à dépasser le fatalisme : « abandonner la logique simpliste de diviser la réalité entre bons et mauvais, pour entrer dans cette autre dynamique à même d’assumer la fragilité, les limites y compris le péché, pour nous aider à aller de l’avant » ; « Aujourd’hui, vous vous trouvez devant un défi très semblable (à celui de la maternité) : il s’agit aussi de donner la vie. Aujourd’hui, on vous demande d’engendrer l’avenir… Vous, les femmes, vous avez une capacité incroyable de pouvoir vous adapter aux situations et d’aller de l’avant » ; « lutter contre tout type de carcan, d’étiquette selon lesquels on ne peut pas changer, ou que cela ne vaut pas la peine, ou que tout revient au même[21] ». Quand on achète des vêtements, nous enlevons les étiquettes. Il en va de même dans les relations sociales.

Le pape encourage les chrétiens à ne pas se laisser « voler l’espérance[22] ».

En prison, les femmes et les hommes ont un défi à relever : engendrer l’avenir. Cervantes (†1616), l’auteur du Don Quijote de la Mancha, disait que « nous sommes fils de nos actes ». Des actes répréhensibles conduisent en prison. Des actes de foi et d’amour conduisent à la liberté. Fils de nos actes mauvais, nous pouvons renaître aussi à une vie nouvelle, comme le disait Jésus à Nicodème : « Il vous fait naître d’en haut » (Jn 3, 7). Cette nouvelle naissance en prison est rendue possible par la foi en Jésus et par l’aide des personnes aimantes qui se mettent au service des détenus.

Les enfants des détenus

En tant qu’aumônier de prison, je constate la joie des enfants qui rencontrent leurs parents et la consolation des parents qui voient leurs enfants. Je pense à cette petite fille, habillée en blanc pour sa Première communion, et qui attendait son père un dimanche matin sur le parking de la prison. Il avait obtenu une permission pour la journée afin de participer à la messe de la Première communion de sa fille. Celle-ci était rayonnante en attendant la sortie de son père. Les rencontres des détenus avec leurs enfants au parloir des prisons aident à supporter l’épreuve quotidienne. Il arrive aussi que les détenus ne veuillent pas que leurs enfants les voient en prison pour qu’ils ne soient pas traumatisés par ce souvenir négatif. Parfois, l’un des conjoints fait tout son possible pour punir l’autre conjoint, le privant de la présence des enfants. Le pape François rencontre les familles pour les fortifier dans la foi et l’espérance.

Différents moyens de communication

Le pape transmet ses messages de plusieurs manières : audiences au Vatican, rencontres avec les groupes représentants la justice et les prisons, visites pastorales dans son diocèse de Rome, en Italie et à l’étranger (Mexique, Chili), lettres et messages écrits, catéchèses, communications téléphoniques et vidéos, comme il l’a fait avec un groupe d’étudiants de Buenos Aires qui accompagne des personnes détenues … Le pape a encouragé le projet de ces étudiants argentins en faveur de la réinsertion par la musique sous l’égide de l’université de Buenos Aires[23].

Hypocrisie

Le pape dénonce « une certaine hypocrisie[24] » dans le regard porté sur les personnes détenues réduites à leur faute sans possibilité de changement[25]. En tant qu’aumônier de prison, je constate aussi que d’aucuns à l’intérieur et à l’extérieur de la prison jugent et méprisent les personnes détenues, afin de se valoriser de manière injuste, car tout le monde commet des fautes. Ce mépris apparaît dans le langage : « ces gens ! » ; « ils ont beaucoup de choses à se faire pardonner » ; « racaille ». Le pape François prêche la Bonne Nouvelle du Salut pour tous les hommes car ils sont tous pécheurs. La Première épître de saint Jean dénonce l’hypocrisie de celui qui se dit juste, sans péché, et qui fait de Dieu un menteur[26]. Pour les chrétiens, les hommes sont des condamnés à mort à cause de leur péché, mais amnistiés par la miséricorde du Christ qui a cloué l’acte de notre condamnation à la Croix[27] pour nous rendre libres et justes. Les hommes ne sont pas justes. Ils sont justifiés, ajustés à Dieu par le seul Juste, Jésus, le Fils bien-aimé du Père. L’Église n’est pas composée de purs, mais des pécheurs justifiés par le Sang de Jésus : « L’Église n’est pas une communauté de parfaits mais de disciples en chemin, qui suivent le Seigneur parce qu’ils reconnaissent qu’ils sont pécheurs et qu’ils ont besoin de pardon. La vie chrétienne est donc une école d’humilité qui nous ouvre à la grâce. (…) J’ai entendu une fois ce beau dicton : ‘Il n’y a pas de saint sans passé et il n’y a pas de pécheur sans avenir’[28] ».

Pour le pape François, les prisons sont un « symptôme » de la société et de « la culture du rejet[29] ». Au Mexique, le pape a rappelé que « le problème de la sécurité ne se résout pas par le seul emprisonnement, mais il est un appel à intervenir pour faire face aux causes structurelles et culturelles de l’insécurité qui touchent tout le tissu social[30] ».

Le père Carré, dominicain, avait intitulé l’un de ses livres : « Chaque jour, je commence ». Cette devise dit bien le sens de la vie chrétienne qui n’est pas écrite à l’avance comme un destin inexorable, mais qui ressemble à une page blanche à écrire chaque matin ou bien à un chemin à parcourir, comme le disait le poète castillan, Antonio Machado : « Voyageur, il n’y a pas de chemin, on fait le chemin en marchant ». Lors du Jubilé des prisonniers, le pape François a encouragé à ne pas s’enfermer dans le passé : « L’histoire qui commence aujourd’hui, et qui regarde l’avenir, est encore toute à écrire, avec la grâce de Dieu et avec votre responsabilité personnelle. Ne tombons pas dans la tentation de penser de ne pouvoir être pardonné[31] ». Cela me fait penser à une parole d’espérance qu’un surveillant de prison dit aux détenus dans « le quartier des arrivants » : « Ici, tout commence ». Ce n’est pas la fin mais la possibilité d’une vie nouvelle.

En célébrant le Jubilé de la Miséricorde, le pape François a exhorté les détenus à se tourner vers le Père : « Dieu espère ! Sa miséricorde ne le laisse pas tranquille »[32].

Communication symbolique : cristal, chaîne rompue , la Porte et le lavement des pieds

Son langage passe aussi par les symboles, comme il l’a manifesté en offrant un crucifix en cristal aux membres d’une prison au Mexique : « Le Christ sur la croix est la plus grande fragilité de l’humanité. Pourtant, avec cette fragilité, il nous sauve[33] ». Par ailleurs, la libération de l’homme a été symbolisée par une chaîne rompue : « Aujourd’hui, nous vénérons la Vierge Marie dans cette statue qui la représente comme la Mère qui porte dans ses bras Jésus avec une chaîne rompue, la chaîne de l’esclave et de la détention[34] ». La traversée de la Porte de la Miséricorde a été aussi une étape marquante, non seulement à Rome dans la basilique Saint-Jean-du-Latran, la cathédrale des papes, mais sur les cinq continents où les croyants ont traversé les différentes portes de la miséricorde prévues à cet effet. Le Jubilé de la Miséricorde a été inauguré le 8 décembre 2015. Dans les prisons, les détenus chrétiens ont pu vivre aussi cette démarche en signe de leur foi dans « l’amour du Père céleste, qui recrée, transforme et redonne vie » (homélie du pape François le 13 décembre 2015)[35].

Le geste du lavement des pieds, le Jeudi saint, parle de lui-même. Le jeudi 29 mars 2018, le pape a lavé les pieds de douze détenus loin des caméras : « Je suis un pécheur, mais je viens à vous comme un ambassadeur du Christ[36] ». Parmi eux, il y avait deux musulmans, un orthodoxe et un bouddhiste. Ce choix montre le souci du pape en faveur de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux.

Jubilé de la Miséricorde et Journée Mondiale des Pauvres

Le « Jubilé de la miséricorde » et le lancement de la « Journée mondiale des pauvres » ont marqué l’Église et la société civile sensibilisée ainsi à la souffrance des personnes détenues : « Les pauvres nous évangélisent, en nous aidant à découvrir chaque jour la beauté de l’Évangile[37] » ; « Si aux yeux du monde, [les pauvres] ont peu de valeur, ce sont eux qui nous ouvrent le chemin du ciel, ils sont nos « passeports pour le paradis » … notre véritable richesse[38] » ; « personne ne peut penser être inutile », a-t-il déclaré dans son homélie au cours de la messe pour la première Journée mondiale des pauvres.

Réinsertion possible

Face à la culture du « jetable », le pape propose l’espérance dans la réinsertion et la miséricorde : « En Dieu, il y a toujours une place pour recommencer, pour être consolé et réhabilité par la miséricorde qui pardonne[39]. À la sortie de prison, le détenu peut devenir témoin et prophète[40]. Les blessés peuvent agir en « guérisseurs » ayant fait l’expérience de la souffrance et de l’ ‘enfer’ : « blessés-guérisseurs ». Dans son homélie du 22 mai 2015[41], le pape François parlait des trois regards de Jésus : celui de l’élection, celui du pardon et celui de la mission. L’apôtre Pierre a rencontré ces trois regards. Comme lui, chaque chrétien bénéficie de ces trois regards d’amour de Jésus. La personne détenue est appelée, pardonnée et envoyée comme témoin de la résurrection de Jésus.

« Recoudre ensemble l’Italie » était la devise choisie par la ville de Padoue, « Capitale européenne du volontariat 2020 ». Le pape François a relié cette démarche à la guérison des blessures et des déchirures physiques, psychologiques et spirituelles. À ce propos, je pense au prêtre de Marseille, Jean Arnaud (†2000), qui appelait le Saint-Esprit « la couturière de l’Église », celui qui recoud les tissus déchirés pour qu’elle devienne un jour « la tunique sans couture » du Christ, dans l’unité de la foi et de l’amour.

Les journalistes rappellent aux responsables religieux qu’ils ne sont pas chargés de transmettre des croyances ni de faire de la catéchèse ; leur travail concerne les événements. « Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres », dit une devise des journalistes. En créant des événements, le pape François rend possible la communication non seulement dans les médias de l’Église mais aussi et surtout dans les moyens de communication sociale de la société civile.

Dans la doctrine sociale de l’Église, nous avons un principe de progrès moral qui correspond à l’histoire humaine et à l’expérience de l’Église : « Que la charité d’aujourd’hui devienne la justice de demain. » L’Église s’est occupée des enfants des rues, sans possibilité d’aller à l’école. L’Église a pris soin des malades, sans moyens financiers. Aujourd’hui, l’État prend souvent en charge et l’école et les soins médicaux.

Contre la peine de mort

Le pape François plaide pour l’abolition de la peine de mort et pour des peines de prison qui ne détruisent pas l’espoir des personnes détenues : « Le commandement ‘tu ne tueras pas’ a une valeur absolue et concerne l’innocent comme le coupable… Même un criminel garde le droit inviolable à la vie[42] » ; « Pour que la peine soit féconde, elle doit avoir un horizon d’espérance[43] ». Le pape aspire ainsi à faire reculer la culture de la peur pour que celle de la paix avance[44].

Il demande à « repenser sérieusement l’emprisonnement à vie[45] ». Devant 11 000 surveillants pénitentiaires et des fonctionnaires des prisons, le pape a souligné l’importance de l’espérance pour le détenu : « La réclusion à perpétuité n’est pas la solution aux problèmes … parce que si l’on enferme l’espérance en cellule, il n’y a pas d’avenir pour la société[46] ». Il a exhorté aussi les pouvoirs publics à remédier à la surpopulation carcérale, comme il le disait aux surveillants de prison, car elle « fait grandir en chacun un sentiment de faiblesse, sinon d’épuisement. Quand les forces diminuent, la méfiance augmente. Il est essentiel de garantir des conditions de vie décentes, sinon les prisons deviendront des poudrières de colère, à la place de lieux de réinsertion[47] ».

La mission des surveillants

Les aumôniers de prison ne sont pas les aumôniers des surveillants qu’ils rencontrent quotidiennement et avec lesquels ils échangent de manière respectueuse et cordiale. Le pape tient à mettre en valeur leur travail qui n’est pas toujours compris, ni estimé, comme l’évoque l’utilisation du mot « maton » en argot. En prenant le contre-pied de cette mentalité, le pape leur a déclaré : « N’oubliez pas, s’il vous plaît, le bien que vous pouvez faire chaque jour. Votre comportement, vos attitudes, vos regards sont précieux[48] ».

Le pape a exprimé sa reconnaissance envers les surveillants : « Merci pour toutes les fois où vous vivez votre service non seulement comme une surveillance nécessaire, mais comme un soutien à celui qui est faible. Je sais que ce n’est pas facile, mais lorsque, en plus d’être gardiens de la sécurité, vous êtes une présence de proximité pour celui qui est tombé dans les filets du mal, vous devenez constructeurs de l’avenir. : vous posez les bases pour une cohabitation plus respectueuse et donc pour une société plus sûre[49] » ; «  Vous êtes ainsi appelés à être des ponts entre la prison et la société civile : par votre service, en exerçant une compassion juste, vous pouvez dépasser les peurs réciproques et le drame de l’indifférence. Merci.[50] »

Le philosophe français, Blaise Pascal (†1662) a écrit : « Le propre de la puissance est de protéger[51] ». La puissance de l’homme se manifeste dans la protection de la vie. Le surveillant défend la vie des personnes détenues qui lui sont confiées. L’étymologie du mot « évêque », en grec, veut dire « surveillant », « veiller sur ». Le pape, évêque de Rome, veille sur l’Église. Le surveillant veille sur les personnes détenues. La force d’une civilisation, aussi bien que d’une personne, se manifeste dans la défense des faibles. À ce propos, il est bon de rappeler le préambule de la Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 : « La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres[52] ».

Le pape François ne s’immisce pas dans les affaires juridiques des pays, mais il plaide pour un humanisme intégral et pour le bien commun.

Le code pénal français signale les trois buts des peines en prison : sanctionner le non-respect de la loi ; protéger la société et parfois le condamné lui-même et la réinsertion[53]. Le pape François rappelle sans cesse cette troisième finalité de la prison : la réinsertion dans la société. Il ne s’agit pas de torturer le condamné ni de l’abattre mais de lui rendre possible une nouvelle vie en société. Le pape évoque l’image de « la fenêtre ouverte[54] » pour réveiller l’espoir de réinsertion : « Une peine sans espérance ne sert pas, n’aide pas, elle provoque dans le cœur des sentiments de rancœur, bien souvent de vengeance et la personne qui sort est pire qu’en entrant[55].

Un avenir bouché risque de pousser au suicide. Pour réussir la réinsertion, tous les membres présents et agissant dans les prisons sont appelés à œuvrer ensemble, en synergie : la personne détenue doit faire un travail sur elle-même ; elle est responsable de sa propre libération ; les magistrats et les employés de l’administration pénitentiaire ainsi que les éducateurs et les psychologues, les membres de l’équipe de la pastorale, bref, tous gagnent à travailler de manière harmonieuse pour atteindre la cible de la réinsertion.

En France, l’administration pénitentiaire nomme un aumônier titulaire qui devient son interlocuteur pour le culte en question, sur proposition de l’aumônerie catholique nationale des prisons, à partir de la lettre de mission envoyée par l’évêque du diocèse. D’autres aumôniers, dits bénévoles, ainsi que des auxiliaires et des intervenants forment l’équipe de la pastorale. Le pape encourage ces équipes à porter l’Évangile : « Continuez avec le cœur qui écoute. Continuez, à vous charger des fardeaux des autres et à les porter dans la prière. Continuez, au contact avec la pauvreté que vous rencontrez, à voir vos pauvretés. C’est un bien, parce qu’il est essentiel de reconnaître, avant tout, que l’on a besoin de pardon. Alors ses propres misères deviennent des réceptacles de la miséricorde de Dieu : alors, de personne, l’on devient des témoins crédibles du pardon de Dieu. (…) Continuez alors, avec Jésus sous le signe de Jésus, qui vous appelle à être des semeurs de sa Parole (cf. Mt 13, 18-23), des chercheurs infatigables de Celui qui est perdu, des annonciateurs de la certitude que chacun est précieux pour Dieu, des pasteurs qui portent les brebis les plus faibles sur leurs épaules fragiles (cf. Lc 15, 4-10). Continuez, avec générosité et joie : par votre ministère, vous consolez le cœur de Dieu[56] ».

Le pape agit aussi en faveur des personnes détenues par sa prière dont il rappelle la puissance. Quand Pierre était en prison, la communauté chrétienne priait avec insistance (cf. Ac 12,5)[57].

Les membres des équipes de pastorale en prison avouent avec joie qu’ils reçoivent beaucoup de la part des personnes détenues, soit par des témoignages de repentir et de vérité, soit parce que les détenus mettent tout simplement à leur place ceux qui risqueraient de s’estimer justes. Le pape François a écrit dans son Exhortation post-synodale adressée aux jeunes, datée du 25 mars 2019 : « On apprend et mûrit beaucoup lorsqu’on ose entrer en contact avec la souffrance des autres. De plus, il y a chez les pauvres une sagesse cachée, et ils peuvent, avec des mots simples, nous aider à découvrir des valeurs que nous ne voyons pas[58] ».

Sagesse des détenus

Cet enseignement du pape correspond à l’expérience des intervenants catholiques en prison qui disent « recevoir plus qu’ils ne donnent ». Nombreux sont les témoignages reçus de cette sagesse des personnes détenues parfois jeunes et analphabètes. Je pense à deux exemples. Une femme détenue avait écrit un poème : « Je dirai toujours au Seigneur : Merci pour ta miséricorde qui a défait mes cordes ». Une autre fois, un jeune détenu est venu me poser des questions sur un mot rare que j’avais utilisé dans la prédication à la messe, « acédie », pour évoquer la perte du goût des choses spirituelles, le découragement, l’abandon de la prière … Il me dit : « Si j’ai bien compris, ‘acédie’ est le contraire d’‘assidu’ » ? Je lui ai répondu : « Tout à fait ! ». Les mots simples dont parle le pape !

Le pape François affectionne l’expression « fréquenter l’avenir », de l’écrivain italien Antonio Tabucchi (†2000) : « Fréquenter l’avenir, c’est fréquenter cet horizon d’attente et fréquenter ce qui est en devenir dans l’Histoire. », dit le pape en commentant le livre du cardinal A. Bocos sur la vie consacrée[59].

L’expérience du confinement, à cause de la pandémie du coronavirus, fait toucher du doigt à l’ensemble de la population la souffrance de l’enfermement. Il est facile de demander de longues peines pour les infracteurs au risque de leur faire perdre le goût de l’effort, la confiance en eux-mêmes et la faculté de vivre en société après de longues années d’isolement.

Personnellement, j’ai connu des jeunes qui se sont suicidés, en partie à cause de la longueur de la peine. Par ailleurs, il convient de penser au coût d’une journée de prison, tous frais confondus, qui s’élève en moyenne en France à 100,00 euros par jour. Le contribuable paye ces frais, et il est en droit de s’attendre à une amélioration des personnes à la sortie de la prison, et non à voir des personnalités cassées ou des fauves.

La justice française s’efforce de réduire les mandats de dépôt en les remplaçant par des travaux d’intérêt général (TIG).

Justice restaurative

Le pape François a rappelé l’apport de la justice restaurative[60], lors de l’audience accordée aux membres du XXème Congrès mondial de l’association international de Droit Pénal le 15 novembre 2019[61] : « Nos sociétés sont appelées à avancer vers un modèle de justice fondé sur le dialogue, la rencontre, afin que, dans la mesure du possible, les liens affectés par le crime soient rétablis et le préjudice réparé. » ; « Je ne pense pas que ce soit une utopie, mais certainement un grand défi. Un défi que nous devons tous relever si nous voulons aborder les problèmes de notre coexistence civile de manière rationnelle, pacifique et démocratique. »

La justice restaurative repose sur le dialogue entre les infracteurs et les victimes, en présence des représentants de l’administration pénitentiaire, de la psychiatrie et de la société civile, car celle-ci est concernée par les infractions aux lois. Le but de ces rencontres, autour de six fois, entre infracteurs et victimes, est d’accorder la parole surtout aux victimes qui peuvent exprimer le ressenti et les conséquences des violences et des crimes bien au-delà des moments du délit. Les infracteurs, non concernés directement par des délits touchant aux victimes présentes, peuvent mieux prendre conscience de la gravité de leurs actes. La justice restaurative fait partie du droit français depuis le 15 août 2014.

À l’occasion de cette même audience sur le droit pénal, le pape a dénoncé la gravité des délits économiques qui ont à ses yeux « la gravité de crimes contre l’humanité » : « la macrodélinquance des entreprises », les conduites « écocides » contre l’écologie qui détruisent les écosystèmes, les « paradis fiscaux », la spéculation …

Par ailleurs, le pape François a signalé « l’usage impropre de la détention préventive » qui garde en prison pendant un temps excessif celui qui jouit, a priori, de la présomption d’innocence tant qu’il n’est pas condamné. Il a rappelé le pourcentage démesuré dans certains pays où les détenus en attente de jugement dépasse largement cinquante pour cent de la population carcérale.

Nous voyons comment l’action pastorale du pape François ne se cantonne pas à l’annonce explicite de l’Évangile et aux sacrements, mais comment elle comporte des enseignements sur la justice et la paix, qui relèvent de la doctrine sociale de l’Église.

Saint-Denis (La Réunion), le 4 mai 2020.

[1] Cf. ZENIT, 25 mars 2017. Le pape a partagé avec les détenus de la prison San Vittore de Milan le repas préparé par eux-mêmes. Le menu était typiquement milanais : riz au safran, côtelette et frites, et comme dessert la « pana cotta ».

[2] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[3] Cf. ZENIT, 12 septembre 2018. Audience générale.

[4] Cf. ZENIT, 6 novembre 2016.

[5] Cf. Lettre du pape François aux détenus italiens de l’île de Gorgone (Toscane). Cf. ZENIT 24 juin 2019. Cf. Le nom de Dieu est miséricorde du vaticaniste Andrea Tornielli sur le pape François. Voir ZENIT, 10 janvier 2016.

[6] Cf. Homélies de saint Bède le Vénérable sur saint Matthieu. Cf. Maison Sainte-Marthe . Miserando atque eligendo Jeudi 21 septembre 2017. http://www.vatican.va/content/francesco/fr/cotidie/2017/documents/papa-francesco-cotidie_20170921_miserando-atque-eligendo-fr.html

[7] Cf. ZENIT, 25 mars 2017.

[8] Cf. ZENIT, 9 novembre 2016.

[9] Cf. ZENIT, 9 novembre 2016.

[10] Cf. https://fr.zenit.org/articles/dieu-ne-force-pas-la-porte-il-demande-la-permission-d-entrer/. Catéchèse sur la famille. 18 novembre 2015.

[11] Cf. ZENIT, 9 novembre 2016.

[12] Cf. ZENIT, 7 février 2019. Audience au personnel de la maison d’arrêt « Regina Coeli » de Rome le jeudi 7 février 2019.

[13] Cf. ZENIT, 7 février 2019.

[14] Cf. ZENIT, 23 janvier 2017. Lettre du pape François au centre de détentions « Due Palazzi » de Padoue (Italie).

[15] Cf. ZENIT, le 9 novembre 2016.

[16] Cf. ZENIT, le 6 novembre 2016.

[17] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[18] Monique Longueira. Le père Jean-Joseph Lataste, dominicain, apôtre des prisons. Paris. Nouvelle Cité. 2012. P. 59. Jean-Marie Gueulette, « Ces femmes qui étaient mes sœurs … », Vie du père Lataste, apôtre des prisons (1832-1869), Paris. Cerf. 2012.

[19] Cf. ZENIT, 23 janvier 2017. Lettre du pape François au centre de détention « Due Palazzi » de Padoue (Italie).

[20] Cf. http://www.vatican.va/news_services/liturgy/2020/documents/ns_lit_doc_20200410_via-crucis-meditazioni_fr.html

[21] Cf. ZENIT, 16 janvier 2018.

[22] Cf. ZENIT, 17 janvier 2017.

[23] Cf. ZENIT, 24 août 2017.

[24] Cf. ZENIT, 9 novembre 2016.

[25] Cf. ZENIT, 6 novembre 2016. Le pape cite 1 Jn 3,20 : « Dieu est plus grand que notre cœur » ; et Rm 2, 1-11, sur le jugement des autres et la justice.

[26] Cf. 1 Jun 1, 19.

[27] Cf. Colossiens 2,14.

[28] Cf. ZENIT, 13 avril 2016. Catéchèse.

[29] Cf. ZENIT, le 17 février 2016. Au Mexique.

[30] Cf. ZENIT, le 17 février 2016.

[31] Cf. ZENIT, 6 novembre 2016.

[32] Cf. ZENIT, 6 novembre 2016.

[33] Cf. ZENIT, le 17 février 2016. Au Mexique.

[34] Cf. ZENIT, 6 novembre 2016.

[35] Cf. ZENIT, le 14 décembre 2015.

[36] Cf. ZENIT, 14 juin 2018.

[37] Cf. ZENIT 14 juin 2018. Sur la Journée mondiale des pauvres du 18 novembre 2018.

[38] Messe du 19 novembre 2017 pour la première Journée mondiale des pauvres. Cf. ZENIT, 19 novembre 2017.

[39] Cf. ZENIT 23 janvier 2017. Lettre du pape François au centre de détention « Due Palazzi » de Padoue (Italie).

[40] Cf. ZENIT 17 février 2016. Voyage au Mexique, à Ciudad Juarez. Les détenus l’ont accueilli avec chants et de la musique.

[41] Cf. ZENIT, le 25 mai 2015.

[42] Cf. ZENIT, 22 février 2016. À l’occasion du congrès « Pour un monde sans la peine de mort », organisé à Rome le 22 février 2016 par la Communauté de Sant ‘Egidio, à la Chambre italienne des députés.

[43] Cf. ZENIT, 24 août 2017.

[44] Cf. ZENIT, 21 février 2016.

[45] Cf. ZENIT, le 18 novembre 2019.

[46] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[47] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[48] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[49] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[50] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[51] Blaise Pascal, Pensées diverses VI, Fragment n°5/5.

[52] Cf. https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html

[53] Cf. Article 130-1, créé par Loi n°2014-896 du 15 août 2014 – art. 1 : « Afin d’assurer la protection de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions et de resta**urer l’équilibre social, dans le respect des intérêts de la victime, la peine a pour fonctions : 1° De sanctionner l’auteur de l’infraction ; 2° De favoriser son amendement, son insertion ou sa réinsertion.

[54] Cf. ZENIT, 7 février 2019.

[55] Cf. ZENIT, 7 février 2019.

[56] Cf. ZENIT, 14 septembre 2019.

[57] Cf. ZENIT, 16 novembre 2015.

[58] Cf. https://fr.zenit.org/articles/le-christ-vit-texte-integral-de-lexhortation-apostolique/

[59] A. Bocos, Un relato del Espíritu. La vida consagrada postconciliar, 2 edición. Publicaciones Claretianas, Madrid, 2018. P. 104.

[60] Sur les principes de la justice restaurative : https://www.justicerestaurative.org/les-principes-de-la-justice-restaurative/

[61] Cf. ZENIT, le 18 novembre 2019.

MAI 05, 2020 21:50PAPE FRANÇOIS