Quatre poules de réforme, issues d’un sauvetage, ont fait leur apparition en plein coeur du centre pénitentiaire d’Orléans-Saran (Cpos) et élargiront le panel des animaux soignés par les détenus. Outre des moutons autour de l’enceinte, il y a en effet déjà des ruches. Plus tôt dans l’année, un poulailler avait été construit dans un coin du jardin (avec des fleurs, un potager), au beau milieu du centre de détention.

« Ça, c’est un poulailler grand luxe ! », s’extasie Manon, venue, avec Brice, tout droit du Morbihan pour apporter quatre poules, gratuitement, il faut le préciser, à la demande d’Aurélia Costes, directrice de détention, au centre pénitentiaire d’Orléans-Saran. L’association de Manon et Brice, « Les Caquetteuses », est spécialisée dans le sauvetage d’animaux. « Depuis décembre 2020, nous avons réussi à sortir 31.000 poules de bâtiments », lance Brice. Des poules qui devaient être tuées, à l’âge de dix-huit mois. Manon et Brice leur offrent ainsi une seconde vie. « Mais c’est la première fois qu’on travaille avec une prison », sourit-il.

« Cette opération contribue à sensibiliser le public au bien-être des animaux de boucherie », explique la directrice de détention, Aurélia Costes. « Et de faire un petit focus sur les associations qui permettent ces sauvetages. Manon et Brice nous ont donné ces quatre poules en échange de bons soins. »

Ce sont quatre détenus qui vont s’occuper des volatiles, matin et soir. Et qui doivent veiller à leur bien-être. Mais aussi profiter des œufs qu’elles pondront. « Moi, je ne sors pas beaucoup de ma cellule », souligne le plus jeune des quatre. « Je suis vraiment content de m’occuper de ces poules. » Attention néanmoins à bien refermer la porte du poulailler « cinq étoiles » car, comme s’exclame cet autre détenu, « elles sont rapides ! »

« Le but est également de travailler des émotions, grâce aux animaux. Il y a une forme d’empathie », analyse Aurélia Costes. « Grâce à la médiation animale, nous restaurons de l’humanité. »
« Les poules favorisent le bien-être, le contact humain et réduisent même les déchets« , conclut Manon. Des poules en prison… L’idée peut faire sourire de prime abord mais ce genre d’opération adoucit la vie derrière les barreaux.
Le nombre des poules pourrait prochainement doubler.

Source : La République du Centre