AVEC TON SANG JESUS J’ECRIS LIBERTE
1975
Une liberté à libérer.
– Viens boire un thé à la maison.
Je me retrouve chez mon vieux copain toxico qui venait de passer quelques années aux Indes.
Il va dans sa salle de bains se raser, et me laisse dans sa chambre, où, sur une table basse, se trouvent une seringue et quelques doses de morphine. Dix minutes plus tard le liquide tiède entrait dans ma veine: retour à la case départ.
Retour à la case départ ? Pas tout à fait !
Les deux à trois piqûres quotidiennes pendant deux mois, et la dépendance, me permirent de mesurer l’importance de ce que je venais de perdre à nouveau : ma liberté.
Le joli fil était coupé. L’intermédiaire entre Dieu et moi, le prêtre ministre de la libération des péchés m’attendait, prêt à faire un nœud de réconciliation. Evidement le joli fil serait plus court, et de fait me rapprocherait du Seigneur.
Coupé par le mauvais usage de ma liberté, mon fil, aujourd’hui, ressemble à du barbelé, mais il a la douceur de la laine du plus bel agneau : laine blanche, immaculée ; mais rouge sang sont les nœuds.
Avec ton sang, Jésus, j’écris liberté.