4 Noëls en psychiatrie
Après la toxicomanie, c’est difficile d’accepter les médocs du psy !
Mais chaque fois où je les balance aux ordures, je suis retrouvé errant et délirant à travers la France et interné moultes fois… Tentatives d’évasion répétées et c’est le passage à tabac ou la contention, ou au mieux la cure de sommeil, sinon les trois.
Les malades, c’est fou ce qu’ils souffrent dans les asiles. Combien de suicides : de la défenestration au taillage des veines, ou encore la noyade dans le lavabo.
Le personnel soignant doit se protéger autant physiquement que mentalement pour assurer la meilleure qualité de soins. Quant aux médecins, ils sont dépassés par nos délires tellement intimes et cachés et leur qualification bien que pointue ne fait pas le poids face aux crises mystiques variées et à leur éventail à multiples facettes.
Rares sont ceux en effet qui ont une formation spirituelle et peuvent entrer dans nos dérives mentales pour nous aider à aller vers la cohérence. Trouver la molécule chimique adéquate ainsi que le temps nécessaire au suivi du patient tout en se protégeant de devenir un gourou.
Il est indispensable de trouver là un ou plusieurs aumôniers (selon la taille de la structure médicale) pour faire le point avec un homme de Dieu. Par mon expérience de chrétien malade, je peux dire combien une bonne confession guérit l’âme et la remet dans la paix ! La messe et les rencontres avec l’équipe d’aumônerie nourrissent les désirs d’une sortie durable grâce à cette présence humanisante.
Les relations entre patients sont: soient nulles, étroites {de solides amitiés naissent parfois) ou encore oppressantes mais rarement brutales. Les malades violents sont généralement dans des structures à part.
La surveillance par le personnel est très étroite et assez souvent cordiale aussi bien avec les femmes qu’avec les hommes. Infirmiers, infirmières, aides-soignants et auxiliaires de service sont heureusement humains et compétents. Une hiérarchie bien organisée permet une bonne gestion de chaque pavillon ou structure. La psychiatrie française peut mieux faire, mais surtout mieux faire pour les malades. Le prix de journée d’un patient se situe autour de huit cents euros, et certains seront là à vie, enfermés, délirants, souffrants, souvent sans visite, sans argent pour les cigarettes ou le café (très important), et on parle dans les couloirs des politiciens d’euthanasie….
Les raisons pour interner une personne peuvent venir de la drogue, du sexe, de l’alcool, de dépression, d’incurables, de dégénérescence, de placement par la famille ou le préfet, mais dans les très grandes cités, la politique est au retour en ville dans les « C.M.P » ou les « hôpitaux de jour » avec des activités plus variées que dans les très grands services.
Noël en hôpital psychiatrique c’est un croissant au petit déjeuner, un assortiment de foie gras, terrine de poisson et des légumes améliorés avec un gâteau le midi ; un bon repas le soir ; et la cerise sur le gâteau : LA MESSE sous un petit ciel de Noël.