La maison d’arrêt de Cherbourg lance un appel à candidatures pour devenir visiteur de prison.

Le visiteur de prison est un élément crucial, favorisant la réinsertion des détenus à leur sortie et permettant de limiter la récidive. Sur les deux prisons manchoises, seule celle de Coutances propose ce dispositif, absent à Cherbourg faute de bénévoles. Le SPIP de la Manche, Service pénitentiaire d’insertion et de probation, lance donc un appel à candidatures : pour devenir visiteur de prison, il faut être majeur, avoir un casier judiciaire vierge et être disponible une fois par semaine.

Il suffit d’envoyer une lettre de motivation au
SPIP de la Manche
7, rue Eléonor d’Aubrée, 50 200 Coutances

Témoignages de détenus

À 57 ans, Pascal, ancien pâtissier est déjà passé plusieurs fois par la case prison. Il fait partie des 50 personnes actuellement en détention pour quatre à six mois en moyenne à la maison d’arrêt de Cherbourg. Selon ses propres mots, Pascal est ici parce qu’il a fait « une connerie ». On n’en saura pas plus. Condamné à six mois de prison, il lui reste encore trois mois à tirer. Personne ne le réclame au parloir car sa famille habite loin. Les heures sont parfois longues, les idées noires peuvent tourner en boucle mais Pascal n’a pas envie de tout raconter à ses collègues de cellule. Il y a bien les entretiens avec le psychologue, mais ça ne le met pas toujours à l’aise : « Le psy, c’est un médecin, il ne réagit pas alors qu’avec un visiteur, on se sent plus sur un pied d’égalité. » 

Lors d’un précédent séjour dans une autre maison d’arrêt, Pascal avait une visiteuse : « C’est devenu une amie ! » Une amitié qui lui a fait beaucoup de bien : « Le visiteur, il vous aide à prendre conscience de certaines choses, il vous secoue un peu et il vous pousse à avoir des projets pour la suite. » Pascal a même pu rendre la pareille à sa visiteuse : « Elle venait de perdre un proche, je l’ai écoutée aussi, ça l’a soulagée et ça m’a permis de réaliser que je n’étais pas le plus malheureux. »

Pour Loïc Kapinski, directeur du SPIP de la Manche, il est impératif que les visiteurs de prison soient bénévoles : « Sinon ça fausserait le dispositif ! Il faut que ce soit des personnes extérieures à l’univers carcéral, si on les salarie, ils deviennent membres de l’administration pénitentiaire. » Bernard confirme : « En tant que visiteur de prison, je n’ai aucun compte à rendre à l’administration et j’insiste bien sur ce point auprès des détenus. Tout ce qu’ils me confient reste entre eux et moi. »

Les candidats qui se seront signalés seront reçus en entretien. Une fois leur candidature validée, ils bénéficieront d’une formation de la part de l’Association nationale des visiteurs de prison et devront se rendre disponibles une fois par semaine pour accompagner le détenu jusqu’à sa sortie.

Source: France Bleu Cotentin du 19 février 2018.