Tu annonceras ma parole. Notre Fraternité dans les pas du Père Aubry
Week-end du Bon Larron – 16/17 octobre 2021

Intervention du Père Joubert Renaud de la Motte, conseiller spirituel de la Fraternité du Bon Larron

Le père Aubry nous disait, dans le début de son livre « Prison, terre de métamorphose« , qu’il ne s’agit pas de sentiment, ni d’expérience, il s’agit d’une transmission de la parole de Dieu. Jésus nous montre le chemin du ciel, ce chemin nous le recevons et nous le transmettons. La Foi vient de ce que l’on entend, on entend par la parole du Christ, cette parole ne vient pas de nous, mais elle a besoin de nous pour être transmise. Il faut nous interroger sur la qualité de ce don de la Foi. Ce don passe par la réalité du Baptême ; réfléchissons à nos engagements de baptême.

Je m’inspire de Saint Jean Eudes où saint Jean Eudes parle, pour le baptême, d’une nouvelle création, d’un renouvellement. Renaître c’est passer du péché au bien, de la mort à la vie. Renaître dans l’Esprit Saint. (Jean 3, 5). « En vérité, en vérité je te le dis, personne à moins de naître de l’eau et de l’Esprit ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » Mourir à soi-même pour ressusciter par les autres.

Autre disposition pour pouvoir transmettre cet enseignement de la Foi : il nous faut rester vigilant en permanence pour retrouver une vraie liberté de l’âme. Laissons la Foi orienter notre vie, et regardons notre vie non pas avec nos yeux, mais avec les yeux de Dieu. Le père Aubry disait en parlant des yeux de Dieu : « Les yeux illuminés de notre cœur ».

Pour pouvoir être apôtre nous avons besoin de ce don de la Foi. Et, si nous croyons, c’est que le Seigneur est vrai. Cela nous permet de faire de grandes choses. Ce que nous faisons ainsi, nous ne le devons pas à nous-mêmes, mais à Dieu. Suivre le Christ au jour le jour, pas à pas, telle est notre mission : mettre le Christ au centre de notre vie. Il nous faut le désir de connaître le Christ et de l’aimer.

C’est aussi important de savoir discerner l’image du Christ chez les autres, y compris les plus éloignés de nous, sans aucun préjugé. C’est aussi un plus : de trouver dans les circonstances présentes la main de Dieu, que l’on appelle la Providence. Posons-nous la question : est-ce que notre propre vie ne dépend pas du Seigneur, le Seigneur ne dirige-t-il pas les choses de notre propre vie ? Sainte Thérèse de Lisieux parlait du regard de Dieu posé sur chacun de nous. Notre tendance naturelle est plus de nous enfermer sur nous-mêmes, dans notre for intérieur. Par nos prières, par nos œuvres, par nos témoignages, il nous faut oser « le don de soi » pour servir le Christ.

N’oublions pas l’Esprit Saint. Comment vivre de l’Esprit Saint ? Il nous fait vivre de l’Esprit de notre Baptême. Le Baptême nous donne la Grâce ou vie de Dieu. Le Saint Esprit nous donne tous ces dons. La force, la sagesse, l’intelligence nous sont donnés au moment de notre baptême, comme ossature spirituelle, dans le but de faire le bien autour de nous.

Vis-à-vis d’une personne en face de nous : le Seigneur nous demande de l’écouter « tout en souplesse ». Dans le dialogue entre les deux larrons et le Christ, le Christ y met « une grande souplesse », toute distance de vie disparaît. Au catéchisme, à quoi compare-t-on l’action de l’Esprit Saint ? On le compare aux voiles d’un bateau. Deux solutions pour faire avancer le bateau : soit on rame, mais c’est dur et il faut des muscles, soit on le met dans le sens du vent, et on se laisse aller.

Pour terminer, Les Pères de l’Eglise disent aussi : comme l’enfant dans les bras de sa mère, mettons-nous dans les bras de la vierge Marie. Il nous faut être dans la confiance. Thérèse de Lisieux nous dit : « La confiance c’est le fruit de l’amour ». Notre âme recherche avec assiduité à aimer, alors il lui faut rester confiante. Saint Jean Eudes nous dit que ce qui nous donnera la confiance c’est l’humilité : « L’humilité est la mère de la confiance » parce que le vrai témoin du Christ ne s’appuie pas sur lui-même, mais sur la prière à Dieu, ou sa communion au Christ dans l’Eucharistie. Nous sommes appelés à sortir hors de nous-mêmes, pour devenir Jésus. La confiance est un don de Dieu comme l’amour est un don de Dieu. Avec le Père Aubry « Nous proclamons que le royaume des cieux est tout proche, à ceux qui en ont le plus besoin », sachant que la meilleure façon de le faire c’est d’entretenir la joie, joie de l’âme comblée par la présence du Christ. Cette joie sera gage de notre liberté d’enfants de Dieu pour faire le bien autour de nous, là où nous sommes.

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